Le livre

Le livre a des ailes

et des lettres de plumes
Libère-le !
Et que de main en main,
de caresse en caresse,
Il resplendisse !
Le livre est fait pour vivre au grand air
Tel la poussière
Devenue Baobab
Il a besoin d’être bu beaucoup et souvent
aimé beaucoup et souvent
Il pourra alors vivre
longtemps

 

Jennifer Lavallé

Uchronies éoliennes

La série des Uchronies éoliennes, réalisée par l’artiste belge Claude Biche sur une idée et des textes de Jennifer Lavallé, explore les chefs d’oeuvre de la peinture sur la base d’une interprétation uchronique de l’histoire. Et si, à l’heure de la révolution industrielle, les éoliennes avaient été tout à coup effacées des toiles de maîtres ? Et si la transition énergétique avait en réalité déjà eu lieu ? Comment les grands peintres de l’histoire auraient-ils peint ces paysages du passé peuplés d’éoliennes ? Les Uchronies éoliennes nous invitent à appréhender avec un regard décalé les paysages passés, présents et futurs.

L’uchronie éolienne « La Chute d’Icare » revisite un tableau de Pieter Brueghel l’Ancien (1525-1569), probablement une copie d’un original disparu, exposée au Musée royal d’art ancien à Bruxelles. Dans cette uchronie, Claude Biche intègre harmonieusement les éoliennes au paysage. Tout comme le soleil est une source d’énergie renouvelable, le vent est la force dont les éoliennes tirent parti. Les éoliennes s’accordent à la nature dont elles révèlent la toute puissance. Si Icare tombe et se noie, ainsi que nous le raconte un mythe ancien, c’est qu’il a cru braver les lois de la gravité et de la nature. Il plonge dans le vert émeraude profond de l’océan, sans que personne ne le remarque… Le paysan qui travaille la terre, lui, se concentre avec ardeur, sur sa tâche, sans le remarquer…

© Claude Biche – [Uchronies éoliennes] – 2016
Uchronie d’une oeuvre de Pieter Brueghel l’Ancien, « La Chute d’Icare » [Domaine Public], via Wikimedia Commons
L’uchronie éolienne Portrait de Simonetta Vespucci est un hommage à une jeune femme : bien que Génoise d’origine, Simonetta était célèbre dans la Florence de la Renaissance énérgétique. Le peintre a multiplié les symboles qui rendent la jeune femme intemporelle. Sa coiffure n’a aucun rapport avec la mode de l’époque. La profusion de perles dans ses cheveux symbolise son innocence. La représentation du serpent rappelle la mort prématurée de Simonetta, atteinte de tuberculose. Les éoliennes dans le paysages font écho aux bijoux dans la coiffure de Simonetta, sorte de collier au paysage, sur lequel soufflent des vents contraires.

Les Uchronies éoliennes nous invitent à appréhender avec un regard décalé les paysages passés, présents et futurs.

© Claude Biche – [Uchronies éoliennes] -2016
Licence Creative Commons
Uchronie d’une oeuvre de Pieri di Cosimo, « Portrait de Simonetta Vespucci  » [Domaine Public], via Wikimedia Commons

Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 France
© Claude Biche – [Uchronies éoliennes] – 2016
Uchronie d’une oeuvre de Jacob Grimmer, « Hiver  » [Domaine Public], via Wikimedia Commons

Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 3.0 FR)
Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 France

Sous-titre : « Hiver «