Au centre du cercle

Je t’aime de toutes les manières qui existent et de celles qui n’existent pas
Je t’aime tel un toro se rue, le front offert, sous la lame de lune, genou à terre, serment devant
Je t’aime comme le soleil berce la terre, de mille feux
Je t’aime tels dès l’aurore, les coquelicots révèlent fiers, le jade des prairies humides de Namibie
Je t’aime au centre du cercle, il s’étend infiniment
Je t’aime en un sourire, aussi sensible qu’indescriptible, aux papilles nacrées
Je t’aime comme une kermesse inédite, elle éveille la ville, les pas nocturnes
Je t’aime tel l’aigle pique, insensé, de la falaise vers l’océan déchaîné, le plus téméraire des oiseaux
Je t’aime comme une farandole de chérubins fanfaronnant sur leurs nuages, ceux qui louent suaves, grâce au ciel, la gaieté bariolée
Je t’aime comme une goutte tombe dans la main, picote et dessine un destin
Je t’aime comme un choix si simple, une évidence, l’eau pure, cet instant où l’on découvre, quête d’une vie, l’or alchimique d’un pissenlit
Je t’aime semblable à la mer, celle là même qui caresse, perpétuelle la grève, au chant des sirènes, au la des étoiles
Je t’aime, plus fort, plus grand, plus beau qu’aimer me parait possible

Jean Leznod, auteur parisien, met en mots la magie sur son blog http://www.magiedumot.com/

Image : L’Amour et la mort : détail des Grotesques / artiste anonyme francais du XVIe / Source : Gallica, Bibiothèque Nationale de France