Poèmes pour grandir ou rajeunir

Une bien belle collection que celle-là… les Poèmes pour grandir (Cheyne Editeur) comptent déjà 37 titres publiés au rythme de un par an depuis 1985, date de sa création par Martine Mellinette

Cheyne éditeur fait partie de ceux qui ont su maintenir l’édition de poésie dans son indépendance et dans une haute qualité. Au marché de la poésie, Philippe Mathy, qui y a publié en 1992 « L’Atelier des saisons » me confiait que les titres une fois épuisés, sont régulièrement réédités. C’est une heureuse nouvelle ! et Cheyne m’a chuchoté à l’oreille, au même marché de la poésie, que désormais, le rythme de publication pourrait passer à deux par an.

Dans la gorge des merles,
Le crépuscule rassemble
Toutes ses forces vives
Pour becqueter d’orange
Le velours de la nuit.
Philippe Mathy

L’exigence poétique d’un éditeur comme Cheyne se double d’un plaisir de l’illustration et de l’album. Dans « Ces gens qui sont des arbres » de David Dumortier, il est question d’arbres et d’humains, des êtres humains pareils à des arbres, à moins que ce ne soient les arbres eux-mêmes qui soient des individus à part entière. Humour et poésie, d’un même bois vert, piquant, moqueur mais jamais dénué de tendresse.

Le saule pleureur. C’est parce que ses branches tombent au sol et semblent se lamenter qu’on l’a nommé ainsi. Si ses branches avaient poussé sur les côtés ou en hauteur, on ne l’aurait pas pour autant appelé “saule rieur”. Non. On lui aurait taillé sa joie. David Dumortier

Cette année, ce sont « Les petits malheurs » de Jean-Claude Dubois qui ont la vedette.

Bien sûr qu’ils font des bêtises
mais c’est pas grave.

On voit bien que les enfants
n’ont souvent que leurs mains
pour demander pardon.

On voit bien
qu’ils nous aiment beaucoup
avant de désobéir.

Jean-Claude Dubois

Eh oui, il n’y a pas que les grands qui méritent les hommages de la poésie,
les petits y ont bien droit aussi !

Jennifer Lavallé