Le baiser, mystère poétique

Le bisou, objet poétique par excellence.

Gallimard publie pour les enfants un ouvrage intitulé « Embrasse-moi! », 20 poèmes de Prévert, illustrés ingénument par Ronan Badel.

L’un des sens de la poésie pour les jeunes enfants et adolescents, c’est peut-être en premier lieu de mettre en mots dès le plus jeune âge, le baiser, ce moment mystérieux, naturel et éternel, mais toujours étrangement tabou, et intrigant. Une anthologie charmante, qui ressuscite la beauté et le mystère de l’amour, par les mots de Prévert.

44 pages, ill., sous couverture illustrée par Ronan Badel, 220 x 220 mm, cartonné
Auteur : Jacques Prévert
ISBN : 9782070603992

 

 

 

 

 

 

 

Haïkus d’enfance

Le haïku, petit poème traditionnel en trois vers, est une forme idéale pour faire découvrir aux jeunes enfants la saveur de la poésie. C’est ce qu’a parfaitement compris Isabel Asúnsolo qui propose des livres de haïkus pour les plus jeunes lecteurs.

 

La maison d’édition « L’Iroli » (au jeu de mots humoristique) fait paraître des recueils de haïkus pour les tout jeunes enfants. L’originalité de la démarche est de publier les textes en version bilingue française et japonaise, ce qui permet aussi d’expliquer aux enfants l’arbitraire du signe alphabétique. Les textes sont adaptés aux préoccupations des plus petits, à la fois tendres et pleins d’humour. 

l’ombre
de mon nounours
est aussi un nounours

Pour les enfants de deux ou trois ans, on pourra commencer par « Haïku mon nounours » où la peluche d’une fillette voit son quotidien raconté en haïkus par Gilles Brulet et illustré par les charmants dessins de Chiaki Miyamoto.

quelques sauterelles –
sur un bateau d’allumettes
vogue la rainette

Après Haïku mon nounours, les mêmes auteurs ont composé les « Haïkus d’enfant et de rainette », l’histoire d’une fillette aux cheveux bleus et d’une mignonne grenouille qui partagent leur amitié sur les bords d’une mare. Des haïkus réguliers (5, 7 et 5 syllabes) illustrés par de très beaux dessins crayonnés.

 

A découvrir !

 

 

 

 

 

Le canari m’a dit…

Une anthologie rassemblant contes et poèmes de toute l’Afrique

Amadou Hampâté Bâ, Tahar Ben Jelloun, Fatou Sow Ndiaye, Nimrod, Jacqueline Daoud, Nadine Fidji, Marie-Léonine Tsibinda sont quelques un.e.s des poètes et poétesses que l’on trouve rassemblés dans ce joli recueil de contes et poèmes d’Afrique édités par le Temps des Cerises, au sein d’une nouvelle collection « Contes et poèmes du monde entier ».

L’anthologie, superbement illustrée par Sandra Poirot Cherif est structurée en seize grands chapitres thématiques : Terre, Fleuve, Maison, Feu, Rue, Forêt, Ciel., Brousse.. Chaque chapitre est ouvert par un conte traditionnel sur le thème, suivi d’un choix de poèmes. L’anthologie a été établie par Réjane Niogret et Christian Poslianec.

Mon conte s’en va. Les poèmes sont là.

« La forêt bouge, la forêt palpite
La forêt se dresse, la forêt dense
Danse au vent.
La forêt des Pygmées, la forêt des mythes. »
Philippe Makita (République du Congo)

La mise en page et la structuration thématique parviennent à éviter l’écueil d’un certain caractère systématique que l’on peut trouver à nombre d’anthologies. C’est un véritable tour de l’Afrique et de sa poésie qui nous sont proposés, avec de belles découvertes au côté d’auteurs contemporains déjà reconnus. Une place importante est donnée aux voix féminines. 

« Je m’appelle Mariama, Marie, Myriem, Marème, Mouskeba,
Maamou à votre aise !
Le O de mon nom Ndoye ouvre son gros orteil sur le monde »
Mariama Ndoye (Sénégal)

Le parti est pris d’offrir une poésie de grande qualité « pour petits et grands ». L’on peut mettre ce livre dans les mains d’enfants à partir de huit ans, mais il saura également combler les adultes férus de poésie. Un credo que nous partageons au sein de la revue Chamboule-Tout. 

« Papa, tu me diras
Pourquoi des enfants ici sont sans-logis et moi dans un palais »
Augustin-Sondé Coulibaly – Burkina Faso

Plus d’informations sur le site de l’éditeur

 

 

L’opéra de la lune

Les éditions Gallimard ont eu la bonne idée de rééditer au format poche « L’opéra de la lune » de Jacques Prévert.

Ils sont nombreux les enfants des années cinquante à se rappeler ce livre. Il s’agit d’une reproduction à l’identique de la première édition publiée en 1953 par la Guilde du Livre, ainsi qu’une partition de la « Chanson dans la lune ». Il faut absolument avoir cet ouvrage chez soi ou courir l’emprunter dans une bibliothèque.

Et pourquoi vous dites que je suis dans la lune ? 
Par ici on ne dit pas qu’on est est dans la terre !
Personne n’est jamais dans la terre
sauf les mineurs qui tirent pour les autres les marrons du feu de l’Hiver.

Un petit garçon orphelin s’invente pour s’endormir des fééries lunaires, d’une originalité absolue. Le texte à la fois poétique et narratif, triste et drôle, et les illustrations de Jacqueline Duhême sont un régal absolu.  La rêverie n’en exclut pas un regard de la plus grande clairvoyance sur le monde et la société, à travers les yeux du personnage principal.

Je revois papa et maman.
– Mais comment peux-tu les revoir puisque tu ne les as jamais vus ? 
Tout de suite, je les ai reconnus.

 L’image est aussi importante que le texte dans ce récit qui oppose le gris de la ville contemporaine aux couleurs flamboyantes d’une lune fantasmatique, pays de joie et de danse. Un grand classique, à placer juste à côté du « Petit Prince » de Saint-Exupéry afin que ces deux enfants puissent mutuellement se rencontrer et s’apprivoiser.

Plus d’informations sur le site de l’éditeur